jeudi 11 juin 2009

Porte ouverte SNCF

Le 12 juin 2005, le dépôt de Lens, où je travaillais, organisa une journée porte ouverte et présentait les machines dont il est/ou fut propriétaire.


En tout bien, tout honneur, commençons par la plus vieille. Voici la 150 P. Ces machines ont étaient construites entre 1940 et 1950 au nombre de 115. Elles furent en service jusqu'en 1968. Leur poids en ordre de marche est de 104,7 tonnes.
Le diamètre des roues motrices est de 1,55 m. Ces machines servaient pour le transport des trains de houille de 2000 tonnes entre le Nord et la région parisienne. Elle était limitée à 105 km/h.


La surface de la grille (pour la chaudière) est de 3,53 m². le chargement du charbon se faisait par une vis sans fin appelé Stocker.
Voici le poste de conduite et ses quelques manettes et robinets. En premier plan, le côté du chauffeur et après le foyer, le coin du mécanicien.


Pour mettre dans l'atmosphère, le personnel de l'atelier ont mis un peu de fumée.
Dans la série des locotracteurs.
Voici un locotracteur Y 6000. Ce sont des machines Diesel à transmission électrique. 227 en furent construite entre 1954 et 1958. Ils ont une masse de 32 tonnes pour une puissance de 95 KW et sont limités à 60 km/h. On les appelle "Yoyo". Ils sont toujours en service.


Ils servent à la manœuvre de wagons isolés. Celui-ci sert pour déplacer les machines dans le dépôt. Leur poste de conduite est central et le CRLO (ConducteuR de LOcotrateur) se déplace dans la cabine en fonction de la visibilité.


Voici un locotracteur Y 7100. Ce sont des machines Diesel à transmission hydromécanique. 209 furent construite entre 1958 et 1962. Ils ont une masse de 32 tonnes pour une puissance de 129 KW et sont limités à 54 km/h.


Le poste de conduite du Y 7100. Comme pour les Y 6000, cabine central et CRLO se baladant de droite à gauche. Ils sont toujours en service.
Comme son numéro ne l'indique pas, voici un locotracteur Y 7400. Ces locotracteur furent construite entre 1963 et 1972 au nombre de 365. Ils sont à transmission mécanique, ont une masse de 31,7 tonnes pour une puissance de 129 KW et sont limitées à 60 km/h.


Le poste de conduite d'un Y 7400. Comme pour les Y 6000 et Y 7100, cabine central et CRLO se baladant de droite à gauche. Ils sont toujours en service.
Ces Y 8000 furent construite entre 1977 et 1995 au nombre de 525 - dont 150 dans la séries Y 8400, comme ici, pouvant être télécommandées. Ils ont une transmission hydraulique, une masse de 35 à 36 tonnes pour une puissance de 205 KW et sont limitées à 60 km/h.


Poste de conduite d'un Y 8400. Comme pour les autres, cabine central et CRLO se baladant de droite à gauche et toujours en service.
L'appellation "Yoyo" est donné à tous ces loctracteurs.
Une partie du moteur d'un Y 8000.


Les locomotives Diesel.
Pour la partie avant la numérotation, voici l'explication : les lettres sont des essieux moteurs et les chiffres les essieux porteurs. Donc A = 1 essieu moteur, 1 = essieu porteur, A = 1 essieu moteur, A = 1 essieu moteur, 1 = essieu porteur et A = 1 essieu moteur.
C'est sur ce type de machine que j'ai effectué ma première journée de service.

Après les locotracteurs, passons aux locomotives Diesel et par le A1AA1A 62000 appelé "Yaya".


Une centaine furent construite entre 1946 et 1947. Elles ont une longueur se 17,700 m, une masse de 109,5 tonnes pour une puissance de 380 KW, une transmission électrique et sont limitées à 80 km/h. Elles ont été radiées entre 1993 et 1994.
Elles ont un poste de conduite uniquement à gauche. Le conducteur était assisté par un AIde ConducteuR (AICR) pour la visibilité de droite. Cette machine est conservée au CMCF de Oignies.
Le moteur d'un A1AA1A 62000 est un diesel Baldwin de 6 cylindres, 194L de cylindrée et 660HP à l'échappement assez inoubliable.
L'un des piston sur vilebrequin.


35 de ces CC 65500 furent construites entre 1955 et 1959. C'est un Diesel à transmission électrique. Elles ont une masse de 123 tonnes pour une puissance de 1188 KW et sont limitées à 75 km/h. Leur silhouette ou le bruit particulier de leur moteur Diesel lent leur ont valu plusieurs surnoms, les "Dakotas", les "doryphores"...
Pour rappel, CC = 3 essieux moteurs, 3 essieux moteurs.
Le poste de conduite d'un CC 65500. Jusqu'aux années 60 elles étaient utilisées pour les trains de marchandises. Ensuite elles servirent pour les trains de travaux des LGV jusqu'en 2005, années ou elles furent radiées. Bien que celles-ci ne fut jamais la propriété du dépôt, elle fut exposée en tant qu'inviter.
A ma connaissance, c'est la seule machine encore préservée, elle se trouve au CMCF de Oignies.
Ces BB 63500 furent construite entre 1956 et 1971 (603). Elles ont une masse de 68 tonnes pour une puissance de 450 KW et sont limitées à 90 km/h. Elles utilisent les mêmes caisses que les 63000 et sont également des Diesel à transmission électrique.
Comme pour les Y le pupitre est central. Chez nous, les 63500 sont utilisées pour la manœuvre dans les gares, mais dans certaines régions elles sont aussi utilisées pour le service voyageurs.

Explication pour la numérotation devant les numéros de série :
1 pour les locomotives des Trains Grande Ligne.
2 pour les locomotives des Trains Inter Régionaux.
4 pour les locomotives des Trains Frets.
5 pour les locomotives des Trains Express Régionaux.
6 pour les locomotives des Trains Infrastructures.
8 pour les locomotives des Trains Transiliens.

Une autre livrée de BB 63500, la série finissant à 64080.
Les livrées verte sont réservées pour le Fret.
De ces BB 66400, il en fut construite 105 entre 1968 et 1971. C'est un Diesel à transmission électrique. Elles ont une masse de 68 tonnes pour une puissance de 830 KW et sont limitées à 120 km/h.
Poste de conduite 1. Ces BB 66400 sont utilisées pour les services voyageurs et fret. Ces locomotives sont aptes à fonctionner en unité multiple avec des machines de la même série.


Ces BB 66700 sont issues de 34 BB 66000 entre 1961 et 1964. Elles ont une masse de 71 tonnes pour une puissance de 830 KW, sont limitées à 80 km/h et sont à transmission électrique. Elles peuvent fonctionner en unité multiple avec des machines de la même série. En général, elles sont utilisées avec un bloc moteur appelé TRUCK (locomotive BB 63000 débarrassée de leur cabine et moteur Diesel).
Poste de conduite de 66700. Ce pupitre se trouve au centre de la cabine. Pour la conduite, on vrille le corps.
Moteur Diesel Poyaud V12 520 NS, d'une puissance de 219 KW pour une masse de 1880 kg. Ces moteur équipait, entre autre, les BB 60000.
Passons aux machines électriques.
Voici une machine qui m'a sauvé la vie. C'est une BB 12000, familièrement appelé le "fer à repasser" (à cause de sa forme).
Elles furent construites entre 1954 et 1961, avaient une masse de 82 à 85 tonnes pour une puissance de 2470 KW et étaient limitées à 120 km/h. Il en a eu 148 et furent radiées en 2000
Cette machine est préservée par le CMCF de Oignies.
Le pupitre est au centre de la machine, et de chaque côté se trouve le poste de conduite. Ici le poste 2. L'autre se trouvant de l'autre côté (l'on voit le haut du combiné téléphonique). Lorsque l'on conduisait, le poste se trouvait sur le côté par rapport au sens de marche. Ces machines étaient utilisées pour les trains de voyageurs, messageries et marchandises.
Cette machine ressemble à la BB 12000, elle a la même "robe", la même forme de "fer à repasser", mais ce n'est pas une BB 12000, c'est une BB 13000. Elles furent construites également entre 1954 et 1961, avaient une masse identique de 82 à 85 tonnes, leurs puissances n'étaient que de 2000 KW et étaient limitées à 120 km/h. 53 en furent construites pendant cette période et furent radiées en 1994.
Cette BB 13052 est actuellement conservée dans l'atelier du dépôt de Mohon (Ardennes). Elle est repeinte en bleue depuis peu de temps. Mais une BB 13044 est conservée au CMCF de Oignies.
Le pupitre était également au centre de la machine, et de chaque côté se trouve le poste de conduite. La position de conduite était aussi acrobatique, mais elles ne possédaient pas de volant pour les shuntages des moteurs. Pour ces deux types de machines (BB 12000-BB 1300) certains d'entre nous les appelaient "coupe-jambon" à cause du manipulateur de traction en forme de disque de coupe jambon. Elles n'étaient utilisées que pour les trains légers de messageries et de voyageurs car il fallait passer trois à quatre crans de traction rapidement pour faire décoller le train alors que pour les trains de marchandises on démarrer par demi-cran.
Non, ce n'est pas un sous-marin, c'est une CC 14000. Elle furent construite entre 1956 et 1959 au nombre de 20. Elles avaient une masse de 123 à 125 tonnes pour une puissance de 2600 à 2640 KW et étaient limitées à 60 km/h. Leurs services se terminèrent dans les années 80.
Celle-ci est conservée au musée du train à Mulhouse et est surement la seule de cette série.
Comme pour la BB 12000, le pupitre est au centre de la machine, et de chaque côté se trouve le poste de conduite. De ce côté, se trouve le poste 1 (on le sait par l'indicateur d'enregistrement de vitesse, entre autres). Lorsque l'on conduisait, le poste se trouvait également sur le côté par rapport au sens de marche. Par contre, ces machines n'étaient utilisées que pour les lourds trains de marchandises et le manipulateur de traction ressembler plus un volant de camion.
Une des machines les plus utilisées dans la région, la BB 16500. Construites entre 1958 et 1964 au nombre de 294. Elles ont une masse de 72 à 80 tonnes pour une puissance de 2580 KW et sont limitées à 90 ou 140 km/h selon la position des réducteurs. Bien que bonnes à tous les services, elles sont, actuellement, plutôt utilisées pour les TER.
Une BB 16506 est déjà conservée au CMCF de Oignies.
Leur poste de conduite spartiate et leur inconfortable tenue de route leurs ont donné le surnom de "danseuses". Certaines régions ont résolu ce problème en les plaçant entre deux rames de TER.
Lorsque l'on place, manuellement, les réducteurs sur V (Voyageur/Messageries), la vitesse est limitées à 140 km/h. Si l'on met sur M (Marchandises), la vitesse maxi est de 90 km/h, elles peuvent également être mises en UM (Unité Multiple). Et en réversibilité (Machine en queue du train), la vitesse limite est de 140 km/h.
Cette machine est une BB 17000. Les BB 17000 étaient surnommées les "danseuses", car très instables en ligne. 28 de ces machines furent construite entre 1966 et 1968. De 1968 à 1976 14 exemplaires furent la propriété du dépôt avant d'être transférées à La Chapelle. Elles ont une masse de 78 tonnes pour une puissance de 2940 KW et sont limitées à 90 ou 140 km/h selon la position des réducteurs. Leur radiation a commencé en novembre 2007, plusieurs d'entre-elles ont été revendues en Roumanie.
Voici l'un des poste de conduite. Comme on peut le voir sous le numéro de la machine (817062), les vitesses limites y sont affichés. Lorsque l'on plaçait, manuellement, les réducteurs sur V (Voyageur/Messageries), la vitesse étaient limitées à 140 km/h. Si l'on les mettait sur M (Marchandises), la vitesse maxi était de 90 km/h. Et en réversibilité (Machine en queue du train) la vitesse maxi est de 140 km/h.
Voilà une BB 22200. Elles sont surnommées les "Nez cassés". Entre 1976 et 1986, 205 furent construites. Elles sont bi-courant (1500 volts continu et 25 kv 50 Hz alternatif) et sont donc aptes à circuler sur l'ensemble du réseau électrifié SNCF. Elles ont une masse de 90 tonnes pour une puissance de 4040 KW en courant continu et 4140 KW en courant alternatif. Elles sont limitées à 160 km/h. 8 de ces locomotives sont aptes à 200 km/h et sont équipées de la Transmission voie-machine pour circuler sur les lignes à Grande Vitesse. Elles sont aptes au service voyageurs et marchandises. Certaines sont multiplexages et peuvent être utilisées en service réversible avec des rames Corail réversibles.
Voici le poste de conduite 1. Le nombre 22200 vient tous simplement de l'addition de BB 15000 (25 kV 50 Hz) présente uniquement dans le nord et de BB 7200 (1500 V continu) omniprésente dans le sud !
Le premier chiffre des séries désigne son aptitude au type de courant :
1 (16500,17000...) courant monophasé 25 Kv 50 Hz.
2 (22200, 26000...) Bi-courant (altenatif 25 Kv-continu 1500 V).
3 (36000...) Tri-courant (Alternatif 25 Kv, continu 1500 V et 3 Kv).
Etc...
Passons aux surnommées les "Sybic", contraction de "Synchrone" et "Bicourant". Cette machine est une BB 26000. Elle furent construite entre 1988 et 1998 pour un nombre de 234. Elles ont une masse de 90 tonnes pour une puissance de 5600 KW sur les deux types de courant et sont limitées à 200 km/h.
Voici l'un des poste de conduite. Comme pour les BB 22200, elles circulent sous les 2 types de courant et sont aptes à tous types de remorquage. Une dizaine de ces locs sont aptes à la réversibilité pour les TER 200 Alsace.
La BB 36000, surnommée "Astride" (Asynchron Tricurrent Drive Engine). Les constructeurs Alstom et Bombardier en ont construit 60 entre 1997 et 2002, ont une masse de 88 à 89 tonnes pour une puissance de 5600 KW et sont limitées à 220 km/h.
Le poste de conduite d'une BB 36000. Elles circulent sous trois types de courant, le 1500, le 25 000 et le 3 000 volts continu comme en Belgique et l'Italie. Elles ont été affectées au dépôt de Lens de Janvier 1997 à Décembre 2004, maintenant elles dépendent de Dijon.
On arrive à la dernière arrivée, la BB 27000. Elles sont surnommées "Prima". Elles furent construite entre 2001 et 2006 pour un nombre de 180 dont 118 sont affectées au dépôt de Lens, le reste à Thionville. Elles ont une masse de 90 tonnes pour une puissance de 4200 KW et sont limitées à 140 km/h.
Leur poste de conduite est central par rapport aux autres machines bi-cabines où leur poste se trouvent à gauche. Des rétroviseurs extérieurs (visible sur la photo précédente) aident à la surveillance du train en marche ou lors de manoeuvre. Et comme les BB 22200 et BB 26000 elles circulent sur les deux types de courant. Par contre, elles ne sont utilisées que pour les trains fret.
Divers.
Au cours de ces journées cette 27062 fut baptisée.
Elle fut baptisée aux couleurs de Méricourt.
Diverses associations ferroviaires comme le CFTVA http://cftva.free.fr/ étaient aussi conviées ainsi que les modélistes.
Représentation de la gare d'Arras.
Un remerciement de notre président de l'amicale à notre ami et collégue Alain BOCQUILLON pour son projet.
Le projet d'Alain était de sauvegarder une machine mythique de Lens.
Pendant près de 50 ans ces machines ont roulé dans notre région. Aussi, Alain a projeté d'en sauvegarder une et de la placer sur le Rond Point des Droits des Enfants à Méricourt. Merci, également à Geneviève, pour ces deux dernières photos.
Un lien retraçant ces instants :
http://www.mairie-mericourt.fr/fichiers/Mericourt_Notre_Ville_Juin_2005_2.pdf